La sottise, l’erreur, la péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Nos péchés sont têtus, nos repentis sont lâches;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche metal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.
Les Fleurs du Mal, Ch. Baudelaire.
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